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Faut il se battre pour faire gagner ses idées ou faut-il coopéerer ?

Coopérer pour un bonheur partagé ou gagner pour son propre bonheur?

Gagner un combat donne du bonheur à l’égo vainqueur et de la rancœur au vaincu qui va tout faire pour se perfectionner avant le combat suivant qu’il espère bien gagner.

Cette lutte à chaque combat plus violente, gaspille une énergie sans limites pour ne contenter à chaque évènement qu’un seul des deux camps.

Coopérer partage le bonheur entre tous mais peut frustrer l’égo de celui qui réalise que l’autre avait raison.

Pour coopérer il faut d’abord pratiquer vis-à-vis des autres une acceptation d’un point de vue différent, donc être capable d’écoute, et être prêt à risquer ses propres certitudes dans un dialogue.

Pour être accepté dans un dialogue avec celui dont les idées sont si loin des nôtres, nous devons pratiquer envers nous même une forme de laïcité, c'est-à-dire séparer notre attitude de nos certitudes.

Cela n’empêche pas chacun de défendre son opinion, d’autant plus si chacun se croit plus logique que l’autre, sachant qu’il est d’autant plus intéressant de se confronter avec ceux qui sont les plus opposés à nous plutôt que se conforter à ne débattre qu’avec ceux avec qui on est déjà d’accord.

Oui mais il existe des intolérants incapable de pratiquer un véritable dialogue, comment les tolérer ? En pratiquant la tempérance : « Oui mon ami violent vous avez probablement raison, mais voyez vers quel monde nous conduit cette raison ? Pourquoi pensez-vous que votre opinion pourrait répondre à mes interrogations ? »

L’effet pygmalion semble montrer que les gens ont tendance à se comporter suivant l’image qu’ils pensent que les autres se font d’eux. A nous de changer cette image, et peut-être… Au fait nous-mêmes avons nous conscience des compromis auxquels nous nous soumettons souvent motives par le besoin humain de se faire aimer ?

La coopération n’est pas un état spontané, c’est une pratique qui doit s’apprendre.

Il faut déjà constater que transmettre une connaissance n’enlève rien à celui qui la transmet, et même parfois lui permet de mieux la formuler, alors que transmettre un objet, un secret ou une richesse, l’enlève à celui qui le détient.

La coopération nécessite franchise, transparence, patience, humilité.

Le but n’est donc pas la coopération en elle même mais à apprendre à coopérer. Le progrès sera juste d’être capable chaque jour de mieux coopérer que la veille.

Nul n’est parfait, moi le premier, à moi déjà d’apprendre à coopérer avec moi-même, accepter ce que je suis, utiliser ce que je sais faire, confier aux autres ce que je ne sais pas faire.

Chacun joue sa musique comme il l’entend, mais dans la cacophonie, c’est le plus bruyant qui surnage, dans une ambiance plutôt insupportable, sauf si chacun s’isole dans son coin. C’est ce qui se passe en politique actuellement.

Pour une symphonie : il faut que chaque musicien mette la compétence son art au servir des autres, le but dépasse l’idée que chacun s’en fait. Mais les rôles se définissent, chacun à sa place, et chacun respecte la place de l’autre. La coopération peut se faciliter par un chef d’orchestre, précisément celui qui ne fait de bruit !

Dans une assemblée coopérative, il peut y avoir besoin d’un chef d’orchestre, précisément celui qui ne parle pas.

La symphonie a besoin d’être écrite et il faut une portée strictement réglée pour qu’une musique très libre puisse s’exprimer.

Mais la symphonie a aussi besoin de pleins de petits métiers annexes jusqu’au balayeur, et son but est un plaisir public que tous partagent, et se termine dans les applaudissements si elle est réussie. Et c’est parce qu’elle se termine qu’on peut envisager d’en écrire d’autres.

La coopération s’apprend, elle expérimente elle produit et elle s’oublie dans les souvenirs pour aider à une future autre coopération plus aboutie.

On est loin de la victoire d’un combat, car elle ne combat rien sinon ses propres faiblesses.

Pourtant c’est l’imperfection qui donne de la beauté aux objets car elle révèle l’intention d’une recherche de perfection inatteignable, et c’est la beauté de cette intention qui s’inscrit dans l’objet.

La coopération n’est pas un but mais un outil, qui mérite chaque jour d’être affutée au fur et à mesure des expériences et des travaux qu’elle entreprend.

Concrètement :

Nous devons choisir des idées, et pour cela les imaginations sont libres et sans limites, même les plus absurdes doivent avoir le droit d’être entendues. C’est le principe du brainstorming où n’importe qui peut dire n’importe quoi. N’importe quel musicien propose sa mélodie.

Ensuite parmi ces idées, nous devons faire un choix, non par élimination mais par une recherche de priorité, soumise aux conditions réalistes. Là une majorité des musiciens aboutissent à se mette d’accord sur le morceau qui correspond aux envie de l’époque.

Alors il faut s’organiser, où quand comment, qui fait quoi, avec quels moyens.

Puis on répète patiemment pour concrétiser le projet individuellement suivant ses compétences et collectivement pour accorder nos violons.

Enfin le projet abouti, et chacun juge du résultat, et puisque ce n’est jamais parfait il doit chercher ce qui doit être amélioré pour le prochain spectacle : Soit un joueur sonne faux, il faudrait l’aider à l’améliorer plutôt que le rejeter et en faire un ennemi, soit le projet est mal ficelé, et dans ce cas permettre au projet suivant de en pas faire les mêmes erreurs.

Voici comment je vois une coopération en cinq étapes indépendantes, cinq pouvoirs républicains,

Cette façon de s’organiser devrait pouvoir s’essaimer à tous les niveaux de regroupement des coopérateurs, y compris lors d’une simple réunion, avec organisation dans le temps de chacune de ces étapes.

Je regrette toujours qu’en début de réunion il n’y ait pas un tour de table des espérances de chacun (logos) pour cette rencontre et qu’en fin de réunion nous ne prenons pas le temps d’en faire un bilan critique (judiciaire). Je regrette aussi que l’animateur (chef d’orchestre) soit souvent en même temps un des orateurs. Et comme dans un match, il faut prévoir un arbitre accepté de tous, pour que chacun puisse s’engager à suivre ses décisions, même si elles le pénalisent.

Mais nul n’est parfait, il reste les trublions, ou pire les absents, pour les premiers si le groupe entier suit des règles efficaces, ils se trouveront eux-mêmes inconvenants, et les second, plutôt que leur reprocher leur absence considérons les comme des ambassadeurs de nos travaux !

Mais surtout n’oublions jamais que si nous ne trouvons pas du plaisir à participer à quelque chose, mieux vaut ne pas s’en mêler plutôt que se forcer à la subir et par notre mauvaise humeur, peut-être la détruire.

Page mise à jour le 09-10-2021

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