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Brouillons pour un projet de constitution

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Pourquoi plus de prisons ?


Citation :

« En 2002, une grande loi d'orientation programmait la construction de 13 200 places de prison à l'horizon 2012. Objectif du projet : augmenter les capacités d'accueil et fermer des prisons jugées vétustes en créant 20 nouveaux établissements et 7 établissements pour mineur. Coût total du projet : 1,47 milliard € soit 111 360 € par place de prison. Les livraisons ont commencées en 2006 et s'accélèrent depuis le début de l'année. Au total, ce programme augmente de 5 000 le nombre de places en France. »
Supposons qu’au lieu de donner 111 360 euros pour une place de prison, on donne cet argent à ceux qui sont futurs délinquants, ils seraient payés au Smig pendant presque dix ans ! Seraient-ils devenus délinquant avec ce revenu ?

Sans compter qu’il manque un chiffre : Au-delà de la seule construction combien coûte l’entretien et la surveillance par prisonnier ? Sans information, j’ai juste trouvé un ordre d’idée de 100 euros par jour (ce qui me semble assez faible) mais cela rajouterais quand même 3000 euros par mois par personne ne comprenant peut-être même pas les 1000 euros de construction de l’établissement !

Alors à quoi sert l’incarcération ?

Citation

« Le taux d'incarcération est actuellement de 84,2 détenus pour 100 000 habitants (en métropole seule); il était en 1975 de 50 pour 100 000. Il faut s'interroger sur ce que signifient ces chiffres ; l'inflation carcérale est-elle la traduction de résultats probants en matière de lutte contre la criminalité ? les exemples étrangers démontrent si besoin était que toujours plus de prison ne dissuade pas le criminel : le taux d'incarcération constaté aux États-Unis, de l'ordre de 2 millions de détenus n'a pas ainsi contribué à juguler la violence de la société américaine (rappelons, comme repère, que le taux d'incarcération américain appliqué en France conduirait au chiffre de 400 000 détenus dans les prisons françaises) ; à l'inverse, la baisse sans précédent de la population pénale en Allemagne n'a pas eu pour conséquence une recrudescence de la criminalité. »
(lien : Sources (École normale supérieure: serveur élèves)
[ lien "http://www.eleves.ens.fr/pollens/seminaire/seances/prisons/numerus_clausus.html" ] ).

Si non seulement l’inefficacité de la prison est constaté et que l’intérêt de la plupart des délinquances est le besoin économique, ne vaudrait-il pas mieux donner ces sommes plutôt qu’attendre un acte délictueux.

Même pour les délinquants pour causes sexuelles ou psychiatriques, en utilisant ces 4000 euros par mois pour soigner ces personnes, cela serait plus logique.

Mais comment prévoir celui qui va commettre un crime ? Impossible, par contre sachant qu’il y a 84 détenu pour 100 000 habitants en donnant ces sommes directement réparties à tout le monde cela représente 4000*84/100000 que 3.36€ par mois donc négligeable. Mais à ce coût des incarcérations doivent s’ajouter des coûts de protections, gardiennages, assurances, des coûts d’enquêtes policières et des coûts juridiques. Je n’ai pas de chiffre lais je suppose le résultat impressionnant.

Une vraie réfléxion sur les coûts de la délinquance devraient conduire à prendre le problème en amont, au niveau de l’éducation, de la prise en charge familiale, au niveau des fonctionnements économiques de nos sociétés avec une meilleure répartition des revenus, et au niveau du fonctionnement culturel, car je ne crois pas négligeable l’influence de la mise en scène médiatique des délinquances.

Enfin et surtout il faudrait une exemplarité de nos élites ce qui est très loin d’être constaté. Une rigueur absolue de la loi devrait être exigée dès qu’un politicien est pris en faute. En tant que garant de fait des lois qu’il instaure et donc connaît mieux que quiconque, et l’exemplarité dont il doit s’honorer, cela entraîne une responsabilité accrue.

Mieux encore, même en cas de doute, il ne peut y avoir continuité de l’activité politique, de la même façon qu’un soldat blessé, alors que n’est pas de sa faute, ne peut continuer d’aller au front, une personnalité politique accusée même à tort ne peut continuer son action tant que son innocence est démontrée car c’est la crédibilité de tout le corps politique qui est mise en cause.

Pourquoi ces actions si logiques ne sont–elles pas d’actualité ? Parce que le but réel de la prison est ailleurs : c’est un des outils de l’expression même du pouvoir, la prison ne sert pas à punir pour faire comprendre leur faute aux délinquants et les remettre dans le droit chemin. Non le but est de montrer au reste de la population que celui qui enfreint le pouvoir et ses lois sera puni et écarté de la société sous prétexte de la protéger contre les actes qui risquent de mettre en jeu l’ordre établi par ce pouvoir.

Dans la plupart des cas, une délinquance remet en cause une loi, ou révèle un disfonctionnement éducatif ou économique, ou démontre une souffrance individuelle, ou est une révolte contre un sentiment d’injustice, donc ces désordres font souffrir d’autres personnes mais démontrent en même temps les disfonctionnement du pouvoir en place. Alors ce pouvoir se doit d’incarcérer les fautifs pour rassurer ses ouailles mais surtout pour asseoir son autorité et faire minimiser ses erreurs en cristallisant les causes de ces disfonctionnement sur des individualités.

Ne vous étonnez plus alors de voir un pouvoir affirmer son autorité vacillante, par des constructions de prisons. Ne vous étonnez pas non plus de trouver en prison surtout ceux qui sont dans la misère, ou marginalisés, même si individuellement ils sont fautifs. L’aspect sociologique qui les a mis dans ces situations ne doit jamais être oublié si nous voulons répondre à ces questions.

Page écrite le 11/10/2009

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