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Brouillons pour un projet de constitution



Droit de grève, service minimum ?


Faire grève signifie refuser de faire le travail pour lequel on est payé soit parce que les règles deviennent insupportables, soit le revenu est trop bas et ne compense plus l’effort fourni, soit que le produit de ce travail apparaît contraire au bien être de tous :

Dès que le travail ou service n’est plus accompli, les bénéficiaires client, usager, fournisseur, patrons, sont de fait privé de ce travail et s’estiment « pris en otage ». Même en cas de grève sous d’autres formes que l’arrêt de travail: Grève du zèle qui ralentit tout. Et si c’est la grève des péages par exemple, c’est vite assimilé comme du vol ou du détournement de fond.

Par contre ce droit peut devenir excessif, exemple : dans le port de Marseille des grèves de docker à répétition ont fortement perturbé le trafic et dévalorisé le port alors que ces dockers n’ont jamais eu la réputation d’être sous-payés.

Le dialogue syndicat-patronat instaure de la démocratie dans les décisions économiques, mais pour cela il faut que les syndicats soient vraiment représentatifs. Il faut aussi que leurs représentants soient conscients de l’équilibre social des décisions. Quand un patron se montre particulièrement égoïste on arrive au même résultat que si c’est le syndicat qui cultive cet égoïsme.

Quand un syndicat arrête le travail au risque de couler l’entreprise sous prétexte que les salaires ne rapportent pas assez, cela revient au même si un patronat arrête le travail et ferme son entreprise sous prétexte qu’elle ne lui rapporte pas assez.

La grande difficulté de ces rapports humains, vient du fait que l’ouvrier considère son patron comme un exploiteur, et le patron considère ses ouvriers comme des voleurs potentiels (de temps de travail par la paresse ou de marchandise par le vol).

Ainsi Manufrance aurait coulé d'après certains echos car les syndicats très puissants auraient laissé porte ouverte à une fauche excessive de matériels, inversement nombre d’entreprises ont fermé après que les dirigeants se soient fait une fortune sur leur dos.

La transparence des comptes serait pourtant un bon moyen de résoudre cette incompréhension, mais les comptabilités sont souvent secrètes pour de multiples raisons pas toujours avouables.

Dans le rapport de force entre la direction et les salariés chacun a ses armes, le patronat peut licencier, le salarié peut faire grève.

Si la communication entre les deux est claire, si la confiance règne, et si chacun prend conscience des difficultés de l'autre et fait en sort que l'équilibre soit maintenu, aucun des deux n'a besoin d'utiliser ses armes.

Les lois touchant aux droits de grèves doivent surtout assurer un équilibre des pouvoirs dans un respect mutuel et une transparence financière. Vouloir restreindre ou supprimer le droit de grève c'est désarmer l'un au profit de l'autre, il ne restera plus que la violence ou l'illégalité pour s'exprimer. ces lois doivent donc assurer à chacune des parties des règles menant à une représentation compétente et démocratique tant du coté des patrons et actionnaires que du coté des salariés.

L’entreprise a une utilité sociale pour ses propriétaires et actionnaires, mais aussi pour les salariés, elle a aussi nécessaires à ses fournisseurs et à ses clients. La grève pénalise tout le monde, elle doit rester un moyen de pression pour chacun de ces quatre acteurs afin que les décisions dans l’entreprise ne pénalisent aucun d’eux.

La question de la grève est différente pour une entreprise de service public sans libre concurrence où sa situation de monopole ne permet pas aux usager de se retourner vers une solution de rechange comme cela serait possible pour le secteur privé.

Cette différence est accentuée par le fait que l’employeur étant le gouvernement donc le représentant du peuple lui-même, celui ci se trouve à la fois être le patron combattu et l’utilisateur pénalisé.

Pour les grèves du services public la notion de service minimum devient une obligation, sinon le chantage est évident. Pour les grèves du services publics, à ce jour je ne trouve pas de réponse qui me convienne. Qui a des idées ?

Proposition concernant le service privé: Il faut instituer des règles de transparence des comptes de l’entreprise, et des représentations libres des salariés comme des actionnaires via des représentants élus démocratiquement dans les instances de décision. Le droit de grève doit être une valeur constitutionnelle pour les salariés, comme pour les clients (boycottage) leur donnant un moyen de pression face aux moyens financiers des actionnaires.

Le droit de grève est une valeur reconnue pour tous les acteurs de l’entreprise ainsi que l’accès aux comptes et aux décisions. L’entreprise est considérée comme une structure qui lie propriétaires, salariés, fournisseurs et clients, chacune de ces parties ont un pouvoir d’expression et d’influence sur les décisions. La direction de l’entreprise a pour première mission d’équilibrer les intérêts de chaque partie.

Page écrite le 08-08-2007

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